Vente aux enchères du dimanche 13 mars 2022

Ce dessin double-face, retrouvé dans une famille du Sud de la France, provient d’un carnet de jeunesse que Paul Cezanne partageait avec Marie, sa sœur cadette de 2 ans. Daté vers 1856-1860, ce carnet rassemblait les tout premiers dessins de Paul Cezanne, réalisés entre dix-sept et vingt et un ans et contenait à l’origine 18 feuillets. Il a appartenu à Paul Cezanne, fils du peintre, puis à Jean-Pierre, son petit-fils, qui avait porté une inscription manuscrite au crayon « Le dessin ci-contre est un dessin original de mon grand-père Paul Cezanne / Jean Pierre Cezanne ». Le carnet arriva dans les mains des Pearlman, grands collectionneurs américains, qui en firent don en 1962 au Bezalel National Museum de Jérusalem devenu depuis The Israël Museum de Jérusalem. Le carnet dit de Jérusalem est incomplet à cause de son démembrement à une date inconnue et comprend actuellement vingt-quatre dessins : douze de Paul Cezanne, onze de Marie Cezanne et un de Rose Cezanne (1854- ?), sœur benjamine de Paul. Le feuillet présenté ici est l’un des six feuillets manquant du carnet.





Notre dessin est donc une formidable redécouverte. Il a fallu plus de deux années de recherche à l’expert Marc-Henri Tellier, pour démontrer son authenticité. Walter Feilchenfeldt, Jayne Warman et David Nash de la Société Cezanne, ainsi que Mme Fabienne Ruppen, en charge des dessins de Paul Cezanne, ont confirmé l’authenticité de ce dessin double-face de Paul et Marie Cezanne, qui vient d’être inclus dans le catalogue raisonné en ligne de l’œuvre de Paul Cezanne, sous la référence FW3013, n° 5a et 5b.
L’artiste y représente une vieille femme assise, de face et pieds nus, tenant une fiole dans sa main droite. A sa gauche, debout et de profil, un soldat casqué serre une petite bouteille dans sa main gauche et lui montre du doigt. Il faut noter que la quasi-totalité des dessins du carnet dit de Jérusalem empruntent aux thèmes guerriers et sont probablement inspirés d’œuvres de Maîtres anciens. Quant à la technique utilisée, à savoir l’encre brune sur traits de crayon, elle est propre aux premiers dessins de Cezanne. Il est estimé très raisonnablement 20.000/30.000 €.